peinture/photo/vidéo
Departures
Laura Palmieri

09.07 > 13.08.2010
exposition visible les mardis, mercredis, jeudis et vendredis de 17h à 19h
en collaboration avec MU.GA MERZBAU

Vernissage le vendredi 9 juillet 18h30

Le port est un lieu d'arrivée ou de départ. Un espace entre deux limites, un point de contact entre la terre et l'eau, entre la pesanteur et la légèreté. Le masculin touche le féminin, le plein et le vide. Un point de rencontre entre divers éléments et cultures, un lieu d'échange et de vie. C'est de ce point que tout part et tout arrive.

Tout le travail de l'artiste présenté ici tourne autour de l'idée du port comme un «lieu intermédiaire».
Les éléments sélectionnés et peints à l'intérieur du cadre photographique représentent ces espaces intermédiaires. Comme des lieux et des fragments visuels qui échappent à la perception pour cause de passage à travers deux points (d'intérêts). L'artiste en souligne la valeur en plaçant ces fragments comme sujets d'une expérience esthétique et satisfaisante.
Des prises de vue photographiques d'une extrême beauté, des villes dominées par la mer, des cartes postales ancrées dans l'imaginaire collectif du voyage, des lieux plein de lumière, remplis de reflets et de réverbérations, soulignent la joie du grand départ vers l'ailleurs.

Le paysage est porteur d'un message, la présence de l'homme est à peine suggérée, quelqu'un doit être passé par là et passera certainement encore...Tout semble en équilibre à travers une suspension temporel de passage. D'un instant à l'autre les barques relanceront leur moteur, gonfleront leurs voiles et sillonneront encore la mer.

Mais l'artiste va au delà de la beauté de ces éléments qui sautent immédiatement aux yeux. Elle conduit la réflexion sur cet espace «inutile» ignoré des médias. Mais si ce détail venait à manquer? L'inutile est-il réellement tel? En mettant l'accent sur la perception visuelle, elle vide l'espace en le privant de l'élément réel dans une action de pure saturation, ce qui provoque un certain déséquilibre d'énergie et d'autres liens qui altèrent l'image sans la modifier.

Laura Palmieri réussit de cette façon à inviter le regard distrait d'un passant ou peut être trop concentré d'un observateur routinier, et lui fait déplacer pour une fois son regard du plein au vide et viceversa.

Texte de Paola Donato et Loris Schermi